Saint-Mathieu, une abbaye en plein air
Les moines ayant parfois des idées tordues, ils ont choisi, en plein XIe siècle, un des sites les plus éventés d'Europe pour fonder leur monastère. Bon ils avaient vue sur mer ce qui, de nos jours, coûte the skin of the bottom mais à l'époque ça devait rien valoir.
Plus tard cette résidence balnéaire a été abandonnée pour cause de Révolution puis détruite par des personnes de peu de foi. Après quoi un phare rouge et blanc a été bâti et envoie toujours sa lumière aux tankers qui rasent Ouessant d'un peu trop près.
Toute cette histoire a dicté aux Services Compétents le devoir de mandater les archéologues censés sortir de terre de quoi alimenter les visites guidées qui ne pouvaient plus compter que sur un bout d'abbatiale gothique mais affligée d'un terrain vague et d'un jardinet agrémenté d'une rose des vents géante en ciment.
L'équipe scientifique, une fois sur place, a rapidement acquis des notions élémentaires de survie dans les vents déchaînés qui sévissent dans les parages et s'est cramponnée aux truelles, échappant ainsi au naufrage.
Entre deux bourrasques nous avons réussi à repérer quelques murs qui feront la joie des touristes, une fois reconstitués en ciment bien costaud.
Cette recherche très fructueuse a permis de nous aérer abondamment, de fumer une cigarette en 3"5"" et d'apprendre comment se réchauffer le soir venu à l'aide de boissons aussi reconstituantes que peu désaltérantes.