Derrière les rideaux

C'est dans une petite ville normande : 4 fenêtres, 4 motifs de rideaux différents ! Guirlandes de fleurs, croisillons, bouquets et oiseaux viennent égayer une triste façade et une vue maussade sur une place-parking. On imagine un intérieur meublé  Henri II, une toile cirée avec décor de cervidés dans une forêt automnale sur la table et une grosse télé dans un meuble en acajou. Pas du desing suédois.
Dans une rue "agaçante" (comme disait San-Antonio), on a pu trouver d'autres modèles encore, l'industrie dentelière made in China doit faire du chiffre d'affaire ici.

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Ornant cette porte (qui aurait bien besoin d'un petit coup de peinture) on peut voir une broderie représentant trois maisons identiques, un lotissement en quelque sorte, à l'architecture indéfinissable (normande ? alsacienne ? nord-américaine ?) et entourées de fleurs géantes épanouies sur un tronc élancé, une végétation pour le moins exotique. Derrière la porte on peut imaginer un porte-manteaux en fer forgé noir qui surmonte un miroir et, en dessous, une paire de bottes, un parapluie et la poubelle à côté.

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Un peu plus loin, l'imagination des occupants du logis se déchaîne : des rideaux de dentelle dans le rideau de dentelle ! Et une lampe à l'abat-jour de dentelle posé sur un napperon de dentelle : une sorte de mise en abîme qui fait frémir. A l'intérieur on a vue sur l'extérieur déguisé en intérieur, tandis qu'à l'extérieur on peut admirer un intérieur, mais un faux. En fait dedans il ne doit pas y avoir de dentelles ni d'abat-jour intime mais un grand lit en chêne verni recouvert d'un dessus de lit en carrés de laine crochetés sur lequel trônent quelques coussins en satin et une poupée costumée gagnée chez Damart.

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Là encore des rideaux dans le rideau mais cette fois ils encadrent un paysage extérieur.
Derrière des épis et des fleurs champêtres se révèle un paysage également champêtre avec ses prés vallonnés et un moulin construit en pan de bois et à la roue d'où jaillit une trombe d'eau. Ici aussi, au centre de la scène, poussent des fleurs géantes sur un tronc vénérable. Deux petits nuages habillent d'un peu de météo un ciel plutôt morne. Alors, quand on est dedans et que l'on regarde dehors on voit le dehors mais au lieu de la petite rue grise c'est la campagne !  Mais dans cette pièce on doit regarder plus la télé que le vrai dehors, installés dans le canapé clic-clac et les fauteuils de chez Conforama.

Comments

[anne]

OUaouh !!!Ca laisse pantois. Surtout la troisième fenêtre. Ca dégouline de partout. Les dentelles du haut sur les dentelles qui dégoulinent avec ses pompons, puis les franges de la "jolie" lampe, qui ne se laissent pas prier pour aussi dégouliner, et enfin le napperon, idem, dégoulinant.
S'il y a des chats, j'espère simplement qu'ils vont s'y retrouver dans toutes ces pendeloques...